Article dans le quotidien OUEST FRANCE du jeudi 24 février 2011 :
"Didier et Annick Noury, dans leur jardin. Les six éoliennes du parc de Saint-Servant-sur-Oust Lizio ne sont qu'à un kilomètre de leur habitation.
La Fédération bretonne pour l'environnement demande un moratoire sur les éoliennes. Une décision qui fait suite à la détresse d'un couple de Saint-Servant-sur-Oust, près de Josselin.
« On se sent sans arrêt agressé, même dans notre maison fermée, dit Didier Noury, 57 ans. Ca me serre dans la poitrine. C'est un bruit intrusif qui nous rend fous. On a de violents maux de tête avec ma femme. La dernière fois, je me suis enfermé dans le hangar tellement je ne le supportais plus, c'était à en pleurer. »
Lorsqu'ils ont acheté cette longère en 2008, ces retraités ne savaient pas que six éoliennes allaient être mises en route à la fin de l'année suivante. À un kilomètre de chez eux, au lieu-dit le Poncerioux. Depuis, une dizaine de plaintes sont tombées,
venant notamment du lieu-dit d'à côté, le Temple et des hameaux alentours.
Problème vibratoire
Une situation jugée inadmissible par la Fédération bretonne pour l'environnement (FBE), regroupant une quarantaine d'associations. Elle exige le moratoire immédiat de ces éoliennes, ainsi que dans d'autres communes gérant d'autres parcs (Saint-Malo-des-Trois-Fontaines...), puis étendu à toute la Bretagne.
« La sécurité des gens est en cause dans cette histoire, avance Christian Faury, président et ingénieur à la retraite. Il y a manifestement des dysfonctionnements à Saint-Servant : on entend les éoliennes à Poncerioux comme si elles étaient à 500 mètres. Il y a un problème de réglages. »
« Nous respectons le règlement en matière de bruit, répond le directeur général d'Eole génération, constructeur et exploitant du parc éolien. Mais il existe un problème vibratoire à un endroit, relevant des basses fréquences. Nous cherchons d'où vient le problème et nous sommes conscients des inquiétudes des riverains. »
« Le bruit est gravé dans nos têtes »
Deux cabinets acoustiques privés mènent l'enquête. Elle fait suite à d'autres études de réglementations menées l'an dernier.
L'expertise avait notamment conclu à une conformité du bruit le jour, mais pas la nuit. « Depuis, l'exploitant a eu la présence d'esprit d'arrêter les éoliennes de 22 h à 7 h du matin, explique Didier Noury, ancien ouvrier à Saint-Nazaire. On peut dormir, mais le bruit reste gravé dans nos têtes, un cauchemar. »
Un cauchemar, qui a poussé le couple à faire une grève de la faim, pendant une huitaine de jours. Ils l'ont arrêté en raison du diabète de Didier, il y a moins d'une semaine.
« On continue de se battre », poursuit Annick. Ils peuvent compter sur le soutien du maire de la commune, Alain Commandoux. « J'ai pu constater que le bruit était insupportable, comme des avions à réaction. J'ai averti l'Agence régionale de la santé, qui a fait remonter le dossier à la préfecture », précise le maire.
En attendant, Didier et Annick n'ont pas choisi de traiter avec le conciliateur du tribunal d'instance de Vannes, par lequel est passé l'exploitant pour régler les litiges... A la place, ils ont planté des sapins au fond de leur jardin. "
vendredi 25 février 2011
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