L'Unesco envisage de demander à la France d'améliorer son périmètre d'exclusion des éoliennes autour du mont Saint-Michel et de modifier le projet de passerelle qui doit remplacer l'actuelle digue-route entre le rocher et la côte en 2015, a-t-on appris lundi auprès de l'organisme. |Damien Meyer
L'Unesco envisage de demander à la France d'améliorer son périmètre d'exclusion des éoliennes autour du mont Saint-Michel et de modifier le projet de passerelle qui doit remplacer l'actuelle digue-route entre le rocher et la côte en 2015, a-t-on appris lundi auprès de l'organisme. C'est ce qui ressort d'un projet de décision mis en ligne sur le site de l'Unesco et qui doit être soumis au vote entre le 27 et 29 juin, lors de la 36e session de l'organisme onusien à Saint-Petersbourg.
Le comité de patrimoine mondial "accueille avec satisfaction l'engagement de l'Etat partie à établir une zone d'exclusion des éoliennes" mais "prend note de la nécessité de définir une méthode, pas adoptée à ce jour, satisfaisante d'établissement d'une zone d'exclusion" des éoliennes, selon le projet en ligne. L'Etat a annoncé en mars préparer un périmètre d'exclusion des éoliennes qui doit être finalisé d'ici à septembre. Il s'agit d'un ovale d'une quarantaine de kilomètres de rayon à l'ouest et à l'est du rocher classé au patrimoine mondial de l'Unesco, d'une vingtaine de kilomètres au nord et au sud.
La mission de l'Unesco, qui s'est rendue au mont du 22 au 24 novembre 2011, "a pris note à la présence d'éoliennes qui sont visibles depuis le Mont-Saint-Michel même à plus de 20 kilomètres de distance - tel le parc éolien de Trémeheuc, situé à environ 23 kilomètres du site", selon le document préparatoire.
"Le mouvement des hélices des éoliennes dans la journée et les lumières la nuit ont un effet préjudiciable à ce qui est considéré comme un paysage éternel de terre et d'eau. Les éoliennes interrompent les perspectives visuelles du Mont, en particulier pour les pèlerins", a estimé la mission,
selon le document.
"Les éoliennes ont un impact négatif sur le cadre paysager du bien (ndlr: le Mont) (...) qui véhicule sa valeur universelle exceptionnelle", ajoute la mission.
L'Unesco envisage en outre de demander une modification du projet de rétablissement du caractère maritime du mont Saint-Michel (RCM). Il s'agit de baisser la hauteur du terre-plein sur lequel doit s'appuyer, à l'arrivée au mont, le pont passerelle qui doit remplacer l'actuelle digue-route en 2015. L'organisation "demande à l'Etat partie de garantir que la hauteur de la zone d'accès érigée aux abords immédiats du Mont (terre-plein) ne dépasse pas 6,80 mètres afin de minimiser son impact visuel".
Or l'Etat a rappelé le 13 avril dans un communiqué qu'il maintenait la hauteur de ce gué à 7,30 mètres et répondait défavorablement à la demande du syndicat mixte qui gère le projet de RCM de le baisser à 6,80 mètres. Cette hauteur est indispensable à l'organisation des secours au Mont, avait-il estimé. Un porte-parole de l'Unesco à Paris a précisé que ce projet de décision pouvait aussi bien être "adopté tel quel" qu'être "amendé" lors de son examen fin juin.
Article paru dans LE PARISIEN du 11 juin 2012
lundi 11 juin 2012
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