Trois ans après le Grenelle de l'environnement, le nucléaire continue de fournir les 3/4 de la production électrique totale en France. Les éoliennes? Elles
procurent une goutte d'eau dans la mer de la consommation énergétique. Mais alors quelle est la solution alternative ? SuperNo pose la question...
En me documentant pour un autre billet, je suis tombé sur les statistiques de la production d’électricité en France en 2010. Les toutes dernières, donc. Je vous les livre :
Nucléaire : 74,12 %
Hydraulique : 12,36 %
Fossile (gaz, charbon) : 10,79 %
Eolien : 1,74 %
Solaire : 0,11 %
Autres renouvelables : 0,87 %
Ça vous inspire quoi ? Bon, que le nucléaire fasse les 3/4 du total, tout le monde est censé le savoir. L’hydraulique, 1/8ème, fort bien. Marge de progression faible, et je me demande toujours si on compte dans ces 12% les KWh générés par l’eau remontée en amont des barrages par les centrales nucléaires lors des périodes de faible activité.
Mais l’éolien ? Le solaire ? 3 ans après le barnum du « Grenelle de l’environnement », la vérité toute nue est là : l’éolien ne produit que 1.74% du total... Quant au solaire : 0.1% !!!! On se serait foutu du monde qu’on ne s’y serait pas pris autrement !
Prenons le problème dans un autre sens. Tous les politiciens clairvoyants (c’est à dire une petite minorité) sont convaincus, après la démonstration magistrale faite à son corps défendant par l’industrie du nucléaire à Fuck-U-Shima, qu’il faut se sortir de ce merdier. Un délai de 2 ou 3 décennies est considéré comme raisonnable.
Je suis tout à faut d’accord avec ça. Sans vouloir me lancer des fleurs, j’ai été parmi les premiers à comprendre que l’explosion de cette centrale marquait la fin de l’ère nucléaire, sous les huées hautaines de ceux qui pontifiaient « mais non, pov’ tache, ce n’est qu’une petite explosion d’hydrogène, c’est pas grave... ».
Quand un mafioso du nucléaire t’affirme quelque chose avec un aplomb qu’il essaie de faire passer pour naturel, on peut être sûr, comme quand c’est Xavier Bertrand qui fait la même chose, qu’il y a anguille sous roche, et que la seule chose dont on puisse être sûr, c’est qu’il ment pour protéger ses intérêts.
Même si on ne sait toujours pas tout, on a rapidement appris que la centrale était dévastée, qu’au moins 3 réacteurs étaient éventrés et relâchaient leur merde dans des quantités affolantes, que le nuage radioactif ne connaissait pas de frontières et faisait le tour du monde, etc...
Le risque d’accident nucléaire ne fait que s’ajouter aux autres inconvénients, et en premier lieu à l’aberration qui consiste à utiliser un combustible pendant 100 ans pour en subir les conséquences pendant des millions d’années. Et je ne parle même pas de l’escroquerie qui consiste à revendiquer un coût de revient inférieur à celui des autres sources d’électricité, alors que ce coût est une bouffonnerie qui n’englobe que les coûts d’exploitation, oubliant l’argent public dépensé pour la construction et surtout pour le démantèlement, opération que personne ne sait réaliser correctement. Sans parler du stockage et du gardiennage de déchets pour une durée très supérieure à celle de l’humanité.
Bref, il n’y a pas à tortiller : il faut sortir du nucléaire.
Mais si on revient au tableau, la question se pose : comment ?
Si l’UMPS est tellement favorable à la poursuite du nucléaire, c’est sans doute pour éviter d’avoir à répondre à cette question... Quand on est en campagne électorale, il est pourtant facile de monter sur une tribune et de gueuler : « Ben yaka mettre des éoliennes et des panneaux solaires partout, voilà ! ».
Ben oui, voilà. Sauf que les chiffres sont têtus.
Eolien = 1.74% = peanuts.
Solaire = 0.1% = peau de balle.
Ah, mais attention ! Il va y avoir les éoliennes offshore, et là, ça va moins rigoler ! Ça fait l’équivalent d’une centrale nucléaire, les éoliennes offshore !
Mensonge, propagande ! Encore récemment répété dans un dossier de France Info. Toutes les 600 éoliennes offshore de Sarko, dont la construction n’a pas encore commencé, ne produiront que l’équivalent de 2/3 d’un réacteur EPR, ou les 3/4 d’un réacteur « classique ». D’un réacteur, hein, pas d’une centrale, qui est généralement composée de 4 réacteurs. 9TWh par an. 1.7% du total... Pour rappel, la centrale nucléaire de Cattenom, distante d’à peine plus de 30 km à vol d’oiseau irradié de l’endroit où j’écris, en produit à elle seule environ 8%...
Entre 2009 et 2010, la consommation d’électricité a augmenté de 5.5% ...A cause du froid, qu’ils disent...
Quand on regarde la courbe depuis 2000, il semble qu’il fasse de plus en plus froid... La réalité, c’est qu’on aura beau consteller la France d’éoliennes, on arrivera au mieux à absorber le surplus annuel de consommation...
Production annuelle : 550 TWh. Admettons que 50 partent à l’export.
Besoin : 500 TWh. On zappe les 58 réacteurs, en commençant par les plus pourris (Fessenheim, par exemple). Il reste 142 TWh. On rajoute 600 éoliennes offshore : 151 TWh.
Je répète : on fait comment ?
Pour corser le problème, ajoutons qu’il est interdit de rajouter des centrales à gaz ou pire, au charbon, pour ne pas accélérer le réchauffement climatique.
Pour corser encore, ajoutons qu’on prévoit de faire rouler prochainement, et en tout cas avant la fin du démantèlement prévu des centrales nucléaires, quelques millions de voitures électriques.
Enfin, ne pas oublier qu’il nous “faut” une “croissance” économique de 2 ou 3 % l’an, qui se traduira si on ne fait rien par autant de consommation électrique en plus.
Alors, on fait comment ?
Vous avez 4 heures...
mardi 19 juillet 2011
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