lundi 30 janvier 2012

VENTS CONTRAIRES ENTRE L'ÉTAT ET LA RÉGION POITOU-CHARENTE

Afin 2011, la capacité de production électrique éolienne de la région Poitou-Charentes était de 300 mégawatts. En 2020, elle devra atteindre 1.000 à 1.500 MW pour respecter l'objectif fixé à lors du Grenelle de l'Environnement. Au cours des huit prochaines années, les projets de parcs éoliens vont donc se multiplier. Aux services de l'État et de la Région de définir ensemble des zones dites favorables à l'installation de parcs éoliens dans le cadre du Schéma régional climat-air-énergie. L'adoption du texte qui devait intervenir avant la fin de l'année dernière reste toutefois suspendue à un accord entre les deux pilotes. Alors que la préfecture de région propose de limiter le développement de l'éolien à certains secteurs géographiques, le conseil régional souhaite l'étendre à la quasi-totalité du territoire en n'excluant que les zones d'impossibilité avérées.
" Éviter le mitage complet du territoire "
« Nos analyses ne sont pas convergentes », admet Gérard Fallon, le directeur par intérim de la direction régionale de l'Environnement (DREAL). « La Région veut ouvrir au maximum pour laisser ensuite le soin à des instructions fines d'autoriser ou non les projets au cas par cas ; c'est de l'anti-planification ! Nous estimons qu'il n'y a aucun intérêt à faire perdre leur temps à des porteurs de projets. Nous voulons aussi éviter le mitage complet du territoire régional et nous proposons une approche sélective qui aboutirait à limiter l'éolien à environ 60 % de la superficie de Poitou-Charentes ; cela serait déjà plus que raisonnable. » Pour Gérard Fallon, la vision du conseil régional représente surtout une menace pour certains milieux qui ne seraient pas exclus du schéma, comme les zones Natura 2000 : « Je pense notamment aux plaines à outarde canepetière du Mirebalais ; ces oiseaux sont menacés et il serait dangereux de perturber leur habitat. Il y a aussi des zones à chauve-souris et d'autres espaces naturels sensibles. » Sollicités à plusieurs reprises, la semaine dernière, les services du conseil régional et le vice-président en charge des énergies renouvelables, Georges Stupar, n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Il semble cependant que leur position soit motivée par le souci de permettre un développement rapide de l'éolien en Poitou-Charentes.
Jusqu'au 30 juin Une rencontre au sommet a déjà eu lieu au début du mois, entre la présidente du conseil régional, Ségolène Royal, et le préfet de région, Yves Dassonville. Sans permettre de trouver un terrain d'entente entre les projets de leurs services : celui de la Région prévoit un potentiel de 1.800 MW étendu sur 90 % du territoire quand celui de l'État propose un potentiel de 1.700 MW concentré sur 60 % du territoire. La session extraordinaire du conseil régional programmée cet après-midi devrait permettre de poursuivre le dialogue puisque le préfet doit y assister. Si un accord n'est pas trouvé avant le 30 juin, c'est lui qui aura le dernier mot.

article paru le 30 janvier 2012 dans la Nouvelle République

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