lundi 9 janvier 2012

LETTRE OUVERTE À UN ÉLU PRO-ÉOLIEN

Le sénateur Albéric de Montgolfier, président du Conseil Général de l'Eure-et-Loire invite ses administrés À sa cérémonie de bons voeux en mettant l'accent sur les bons résultats de son département en matière d'énergies renouvelables, et notamment sur les 137 éoliennes que compte déjà l'Eure-et-Loir.

Voici ce que la FED a décidé de lui répondre sous la forme d'un tract qui sera distribué à cette occasion :

LETTRE OUVERTE DE LA FED


Monsieur de Montgolfier, sachez le, un bien mauvais vent porte vos vœux de 2012 !

Avec le Conseil Général d’Eure et Loir, vous avez décidé de placer vos vœux sous le signe des énergies renouvelables. Si la biomasse, le photovoltaïque ou la géothermie sont des énergies renouvelables bénéfiques, vous devriez savoir que les éoliennes sont une véritable catastrophe pour le département et ses habitants. Vos vœux mettent le crédit du conseil général au profit de quelques promoteurs sans scrupule et sacrifient l’intérêt général ce qui est inacceptable ! Ceux qui vantent les éoliennes commettent une triple faute quand ce n’est pas un triple mensonge : économique, social et environnemental !

1) Les 4 000 éoliennes installées en France coûtent déjà près de 4 milliards d’euros par an au contribuable alors que la priorité devrait être à la réduction du déficit budgétaire. Au rythme actuel, ce sera 10 milliards d’euros en 2020. Les éoliennes sont presque toutes importées : elles aggravent le déficit commercial et ne créent pas d’emploi en France. Leur production électrique est négligeable car faute de vent régulier elles ne produisent en moyenne qu’à 20 % de leur capacité. Leur production est même souvent nulle, en particulier quand on en a le plus besoin en période de grand froid. Elles sont donc coûteuses et inutiles. Les filières porteuses sont par contre sacrifiées.

2) Les riverains subissent de plein fouet les nuisances des éoliennes. Leur santé est menacée (bruit, insomnie, vertige, sentiment d’écrasement). Leur qualité de vie est anéantie. La sécurité n’est pas assurée par une distance suffisante des habitations (risques de chute de pales, incendies). Leurs biens immobiliers subissent des pertes de 20 % ou plus à la revente. Les éoliennes sont largement responsables de la baisse du pouvoir d’achat des ménages modestes car l’Etat impose à EDF de payer cette électricité 3 à 5 fois son prix de revient que cette société refacture au consommateur sous forme de majoration de tarif ou de taxe.

3) Contrairement à ce qui dit la propagande des promoteurs, les éoliennes ne sont pas propres. Leur production moyenne étant limitée à 20 %, il faut la compléter pour 80 % avec de l’électricité produite par des centrales à charbon, à gaz ou à fuel : ces centrales émettent du gaz à effet de serre en grande quantité qu’elles n’émettraient pas en l’absence d’éoliennes. Les hélices sont des broyeuses à oiseaux. Des fondations détruisent partout des nappes phréatiques. Les paysages sont massacrés. Les habitants des villages se déchirent. Des montagnes, des littoraux et des forêts sont sacrifiés. La mer est bientôt menacée.

Il est vrai que les éoliennes ne sont pas un mal pour tout le monde. Conçues pour être de juteux placements financiers, leur rentabilité à 20 % ou plus est excellente et a permis à quelques très grosses fortunes de s’établir en quelques années : ceci par des tarifs garantis pendant 15 et 20 ans aux frais du contribuable et du consommateur, par le détournement des subventions, et par une défiscalisation abusive et discrètement maintenue dans la législation. Les éoliennes sont un véritable scandale financier. Le discours pseudo-écologique n’a pas d’autre cause que protéger une rente.

Monsieur le Président du Conseil Général, vous êtes aussi Vice Président de la Commission Economique du Sénat. En tant qu’habitants du département d’Eure et Loir et citoyens de ce pays, nous sommes en droit d’attendre de vous autre chose qu’une médiatisation facile utilisant les artifices des promoteurs éoliens. Vous avez le devoir de dire la vérité sur l’inefficacité et les nuisances de cette filière, de dénoncer les mensonges des manipulateurs, et de combattre les scandaleux détournements financiers et la corruption qui frappent la France déjà en pleine crise économique. Nous vous demandons, à vous-même et aux autres membres élus du Conseil Général, de prendre conscience de cette réalité et de défendre dorénavant les citoyens et l’intérêt général.

La terre que vous nous promettez ce soir dans vos vœux n’est, hélas, pas celle de l’énergie positive mais celle d’un pays et d’habitants sacrifiés ! Nous aurions aimé que vos vœux soient bénéfiques pour l’Eure et Loir. Puissent-ils l’être en 2013.

Les adhérents de la FED d’Eure et Loir.

Quelques questions sur les énergies renouvelables !

• Quelles sont les « bonnes énergies renouvelables » ? Après l’hydraulique, le biogaz et la biomasse, car ils permettent de valoriser des matières renouvelables (déchets ou intrants agricoles) en gaz stockable tout en évitant des émissions de gaz à effet de serre. La géothermie (collective ou individuelle) utilise la chaleur disponible dans le sol et offre une grande variété de potentiels. Mais la meilleure énergie est celle que l’on n’utilise pas ! Elle implique une politique intelligente de réduction des gâchis (l’isolation des bâtiments, la réduction des éclairages publics, l’amélioration des rendements, etc.).

• Que coûte une installation éolienne ? Une éolienne coûte environ 3 M€. Mais une grande partie de la valeur représente des commissions en tous genres. L’éolienne proprement dite, importée, ne représente qu’environ la moitié du coût. La participation des entreprises françaises est généralement limitée à quelques travaux à faible valeur ajoutée (fondation en béton, chaudronnerie de mâts). Mais il faudrait aussi compter tous les coûts induits qui sont dissimulés (coût des réseaux, fabrication des centrales fossiles de substitution, etc…).

• Les Français ont-ils de bonnes chances de produire des éoliennes ? Les machines sont importées. Les fabricants européens qui maîtrisent la technologie (Danemark, Allemagne, Espagne) ont saturé leur propre pays et sont concurrencés par les Chinois. Ils ont obtenu une directive européenne imposant à la France 23 % d’énergies renouvelables pour écouler leur production excédentaire. La France n’est donc pour eux qu’un marché de dégagement qui explique le « tout éolien » actuel, bien éloigné des considérations écologiques.

• Les énergies renouvelables favorisent elles la corruption ? A cause des prix de vente garantis et majorés, des défiscalisations, de la mise de fond limitée, et de la rentabilité exceptionnelle et sans risque, certaines énergies renouvelables comme l’éolien suscitent un appétit féroce. Des affaires de corruption apparaissent fréquemment, notamment en Italie où la mafia a largement investi le secteur éolien.

• Les éoliennes sont elles sûres ? Contrairement à une idée répandue, il y a de nombreux accidents d’éoliennes : incendies, pertes de pales, accidents d’avions de tourisme. Sous l’influence des promoteurs, la loi ne prévoit pas de règles de sécurité suffisantes (éloignement des habitations de 500 mètres par exemple alors que l’Académie de Médecine ou les études balistiques concluent à la nécessité d’une distance minimale de 1 500 m). On considère que les éoliennes en mer seront la cause d’une immense catastrophe écologique en cas de naufrage d’un pétrolier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire